Itinérance
Nous poursuivons cet été notre chemin sur la GTJ, sur une durée de trois jours. S’agissant d’une randonnée en autonomie, le sac est lourd du matériel de couchage, de nourriture et d’eau. L’appareil photo n’y a donc pas sa place.
Illustration
Comment restituer les images de ces paysages jurassiens, à la fois si familiers et pourtant renouvelés à chaque détour de chemin ? Par le dessin. Mais les étapes sont longues et ne me laissent pas de temps pour croquer quelques lignes qui soutiendraient ma mémoire ! Certains points de vue ont suscité une émotion en moi et de fait restent bien présents dans mes souvenirs. Mais l’entrainement me manque pour restituer ces images mentales par le dessin. Alors Régis me prêtent ses clichés et je l’en remercie.
Le lac Saint-Point
Au détour d’un chemin qui serpente dans les prairies, notre regard plonge dans le bleu du lac Saint-Point. Vaste tache turquoise dans un océan de verts, qui invite à se rafraichir. Cette image reste imprimée dans ma mémoire. Nous allons longer le lac pendant quelques kilomètres, le surplombant de quelques centaines de mètres. Notre itinéraire poursuit vers un pli parallèle et nous basculons dans un autre paysage.
Le Mont d’Or
Depuis la station de Métabief, partis tôt, nous gravissons le Mont d’Or. Premier point de vue sur les Aiguilles de Baulme et le Suchet. Des souvenirs ressurgissent, d’une certaine randonnée en particulier, dans la neige et le brouillard avec notre ami de La vie en jaune (étape 376).
Au moment où les remontées mécaniques démarrent, nous sommes au sommet du Mont d’Or, épargnés par les VTT qui vont bientôt dévaler la pente. Le regard porte loin, au delà des lignes du Jura. Le Mont-Blanc trône, ses faces enneigées scintillent au soleil. Dans une petite heure il se sera effacé, écrasé de lumière. Les paturages s’étendent en pente douce jusqu’au sommet du Mont d’Or. Côté suisse nous devinons l’à-pic des falaises de calcaire. Vers l’ouest, le regard survole une vaste étendue de forêts, masquant les sentiers que nous allons emprunter tout l’heure, pour rejoindre Mouthe. Puis Chaux-neuve. Forêts, prairies, combes, fermes isolées se succèdent.
Chaux-neuve
Ecrasés de chaleur et du poids de nos sacs, nous sommes avides d’eau fraiche. Ne sachant où nous trouverons un prochain point d’eau, nous chargeons nos sacs de quelques litres d’eau. Et poursuivons notre chemin. A une centaine de mètres de Chaux-Neuve, une prairie est bienvenue pour accueillir notre bivouac. Merveilleux point de vue sur le village légèrement surplombant, sur un petit épaulement d’axe sud-ouest nord-est, enserré entre deux combes étroites. L’orientation a son importance, car nous profiterons à la fois du coucher et du lever de soleil.
Morez
Nous prévoyons un départ très matinal pour la dernière étape qui doit nous mener à Morez. Au petit matin la lumière est douce et surtout l’air est frais. De combes en forêts le chemin s’élève jusqu’à dominer la Chapelle des Bois. Nous longeons alors la forêt du Risoux, ourlée de falaises, qui nous domine jusqu’à Bellefontaine. La chaleur nous accable et les kilomètres de bitume jusqu’à Morez.
La gare est fermée; nous quémandons un coin d’ombre pour attendre le bus qui nous descendra à Champagnole. Le train de la ligne des Hirondelles, en provenance de Saint-Claude ne passera pas cet été. La ligne est fermée, en travaux. A regret car cette voie ferrée est accrochée à la pente, empruntant de fabuleux ouvrages d’art. Déception car Régis m’en a souvent parlé, lui qui la parcourait régulièrement quand il était étudiant.
De jolies étapes dans ce cher Jura. Et d’autres à venir pour gagner le sud du Massif.
Sophie. Les texte sont aussi magnifique que ces belle aquarelles ! L’alliance des deux est splendide. Excellent reportage et très bon résumé de cette vadrouille sous la chaleur d’été ! Bravo ! A très vite j’espère pour d’autres billets dans le même esprit ! Merci